1608


Les négociateurs espagnols vus d’un regard négative

Uit: J. van Vloten, Nederlandsche geschiedzangen , II, 1864, 398-399.
Oorspronkelijke bron: Pasquille faict a Anvers, le mois de Mars . 1608. In: Bibliotheca Thysiana, Universiteitsbibliotheek Leiden.

Ung moyne cordelier, [1]
Fin regnard, bon courtier,
Fils de père et mère Calviniste
Seditieux, trahistre machiaveliste;
Cest oeuff couvé d’ung crapaut
Est né, ce moyne bazélique,
Pour decepvoir le pauvre evangéliste.
Ung Allemand, grand biberon, [2]
Marchand larron, banqueroutier,
Est accosté de compaignon,
De monsieur le Cordelier.
Ung gentilhomme Génevois, [3]
Fils d’Italus, marchant courtoys,
Prudent comme un serpent,
Ambitieux et vigilant,
En guerre prompt, vaillant,
Comme Lieutenant est allé en Hollande
De par le Duc de Brabant.
Un Borguignon sallé, [4]
Bien masqué Espaignolisé,
De maistre d’école hault élevé,
Ung lion ravissant, venu à Président
Est envoyé en Hollande,
Pour tromper les bonnes gens,
Par ordre du Duc de Brabant.
Ung Espaignol, hardi Maran [5]
Et secretaire du roy d’Espainge,
Superbe, loux, arrogant,
Jésuitique, pernicieux, infâme,
Pour l’inquisition à mal a donné l’ami,
Et s’employe de conseiller,
Au duc de Brabant bon ouvrier.
Un Brabançon fin hypocrite, [6]
Dissimulé, lièvre, grand charlatan,
C’est l’audiencier du Duc de Brabant. –
Ces quatre joueurs de farces,
Pour piper les Hollandois,
Masques, Jesuites, Espaignolisés,
Accompagnés de deux vilains ministres –
D’ung frère Cordilier liste,
Et d’un Alleman banqueroutier adroict –
Sont envoyés de leurs maistres, on voit,
Du Pape, du roy d’Espagne, avec bonne instruction,
Du duc de Brabant, Jesuite sanguineux,
Attendroit-on de leur besoigne aulcun bien d’eux?


[1] Père Jean Ney.

[2] Crauwel.

[3] Spinola.

[4] Jean Richardot.

[5] Mancicidor.

[6] Verreycken.